« Combien pour ce petit chien dans la vitrine ? » La chanson de la gentille vieille dame blonde n’arrête pas de tourner dans ma tête. Je ne suis qu’un livre, je sais. Merci de me le rappeler. Mais j’ai vraiment cette impression. Celle d’un chiot qui gémit et fait des grâces pour que le passant me prenne avec lui. Que ce soit un vieux, une femme ou un ado, qu’importe, pourvu qu’il m’emporte.
Oh, chuuuuuuut ! J’en vois une qui s’approche. En plus, elle est super mignonne. Ses jolis yeux glissent sur les couvertures. Encore deux, et ce sera à moi. Je glisse un mot au singe : « Tiens-toi bien. Souri au moins! ». Mais, au même instant, je réalise qu’avec la tête qu’il a, sourire sera encore pire… Entre nous, la petite bête n’est pas gâtée par la nature avec son râtelier et ses yeux exorbités. Au moins qu’il ne frappe pas ses cymbales au moment où une éventuelle lectrice pose ses doigts. Imaginez l’histoire. Le hurlement de la pauvre fille et pour nous le bannissement, le retour dans le carton. Déshonneur et réprobation.
Ça y est, elle me regarde. Je bombe le torse de toutes mes 392 pages. « Allez, allez, emporte-moi à la plage ! » Mon Dieu, quelle émotion, elle m’a prise entre ses bras, elle me retourne et déchiffre mon derrière. Ils appellent ça la « 4 de der » ou « 4, 2, groove ». Oh, temps, suspens ton vol ! « Non, non, me repose pas » Salope, elle me plaque dès la première rencontre. Elle ne me regarde plus, sans même avoir fini de me mater le cul. Son regard semble avoir été comme tordu par une force invisible. Quécéquecé ?
« Ciel Marc Levy » hurle-t-elle. Zut, merde et crotte, il y avait une autre forêt de pile derrière moi. C’est foutu. Je vois mon amour s’en aller, l’air déjà satisfaite, l’orgasme en poche. Cette daube, (même le Sempé de la couverture est faux) un orgasme ? Mais dans quel monde m’as-tu fait naître Mallock ?
Suite de DERRIÈRE LA VITRINE ici même…