Traduction rapide de mes réponses :
En titre : « Mallock est un mélange de Thomas Harris et de Céline ». Au sujet des médias : « Liberté d’expression ? Je parlerais plutôt d’impression de liberté »
1 : Le monde fait trop de bruits, ses souvenirs aussi. Le commissaire Mallock aime la solitude et le silence. Depuis la disparition de son fils, il est inconsolable. S’il continue à faire la cuisine c’est plus par habitude, un peu comme un poulet décapité qui continuerait à courir. On se bat, on se débat, et ça devient notre vie : un champs de bataille encombré de victoires et de deuils.
2 : Mallock ? Mélange de Thomas Harris, de Céline et d’Albert Cohen, plus divers colorants alimentaires, et 10% de graisse animale.
3 : En France, les journalistes sont asservis, tout à la fois à leur rédaction, mais également à une pensée dominante et une bien-pensance puissante qui nivèle tout. Le conformisme intellectuel, la nécessité spectaculaire, le politiquement correct, la loi du marché et l’hypocrisie y règnent en maitre, ça fait un énorme foutoir où la vérité n’a plus vraiment droit de cité. Liberté d’expression ? Je parlerai plutôt d’impression de liberté.
4 : J’ai toujours voulu devenir romancier, et notamment par amour de la langue, du style. Signer mon premier roman aux prestigieuses éditions du SEUIL, il y a bientôt 20 ans, a été un rêve d’enfant devenu réalité. À mes yeux écrire c’est avant tout et surtout : « donner des émotions ». Les messages ethno-moro-politico-sociaux ont trop longtemps envahi les polars au détriment de l’originalité de l’intrigue et de la qualité d’écriture. L’écrivain doit déjà, en toute humilité, offrir au lecteur le simple plaisir d’un beau, grand et unique voyage…inouï et immobile. Alors j’essaye de raconter l’histoire la plus étonnante et originale qui soit, tout en tentant de faire « œuvre littéraire ». Un écrivain doit avoir un style bien à lui avec une musique qui lui est propre, ses « métaphores obsédantes » personelles, et une ambiance parfaitement identifiable, une « patte », une « plume ». C’est ce qui m’améne à consacrer environ 3 ans par livre.
5 : À part m’occuper de ma femme chérie qui m’accompagne depuis 40 ans, de mes amours de fils et de mon chat, j’écris, j’écris, j’écris !!! Quand je veux me détendre, je fais de la photo, de la peinture ou de la musique. (confer mon site : mallock.fr). En un mot : créer est vital pour moi. Ça m’évite quotidiennement de devenir fou. Bien que mes amis et mes enfants prétendent que ce soit déjà fait depuis longtemps (rire)
6 : Je signe « Bruet-Ferreol », mon vrai nom, tous mes travaux de créations commerciales (design, campagnes de pub…) et j’utilise « Mallock » comme nom d’artiste au bas de mes toiles ou de mes photos. J’ai donné le même nom à mon personnage car l’idée m’amusait et que tout le monde me disait que ça ne se faisait pas. Mallock est un sale gamin entêté.
7 : Avant ? Graphiste, peintre, photographe, designer, directeur de création, inventeur, compositeur…
8 : Avant de m’endormir, je programme mon cerveau en relisant le plan de ce que j’aurais à écrire le lendemain. Je repasse souvent en revue également le « grand plan ». Celui de ma série. « Les Visages de Dieu » est le premier de 9 romans : « Les chroniques barbares » (J’en suis au 5° en France). C’est une sorte de « Condition humaine » version thriller ! J’adore un nombre infini de peintres. Les impressionnistes, les « fauves », les expressionnistes allemands comme le fabuleux Egon Schielle, mais aussi les plus anciens, notamment les italiens de la renaissances comme ce fou-furieux de Michel-Ange. Pareil pour la musique, où, là encore une fois, l’Italie a une place toute particulière dans mon cœur, des concertos de la renaissances au opéras : Marcello, Bellini, Puccini, Verdi ou Catalani. Mais j’aime en fait toutes les musiques, du Jazz à Brian Eno, des Beatles (dont je suis un maniaque) à Brel ou Bowie.
9 : Oursins, tête de veau, cuisses de grenouilles et spagettis à la vogolle.
10 : Hollande ? Pour rester sobre et dans l’euphémisme : un bien triste clown !
11 : J’écris « tout le temps » et je me documente en permanence tout en faisant de multiples recoupements sur chaque sujet que je m’apprête à aborder dans mes livres. Google et Internet m’ont d’ailleurs sauvé de la ruine. Pour les « Visages de Dieu » écris de1990 à 97 (première sortie aux éditions du SEUIL en 1999) je me suis rendu compte que j’avais à l’époque acheté plus d’une centaine de livres, tant sur les armes et les religions que sur la médecine légale : une petite fortune.
12 : Le « 36 » ? Un gros travail de recherche que j’ai du faire au sujet de cette vénérable institution pour ne pas dire de bêtise. Mais aussi un nom : Claude Cancès qui a longtemps été directeur du « 36 ». C’est un type bien et adorable, qui devenu un ami.
13 : La mer ? Le jour, mes yeux en ont besoin, et mes oreilles la nuit.
14 : Sherlock Holmes ? Etant dans mon inconscient, il est forcément entré dans ce pauvre commissaire Mallock, tout comme Harry Dickson ou Maigret, mais pas plus que ça. Je crois impossible d’essayer de nier ma paternité et le poids de ma responsabilité en accusant un étranger innocent.