Je sais que fin août, même si, ni mon éditeur ni mon auteur ont eu le courage de me le dire, il en sera finis pour moi. Il me reste 30 jours pour être sauvé, porté aux nues ou… partir en enfer. Nous les livres, on a pour lui, un petit nom : « LEPILON ».
Après avoir été mis de côté par le tsunami des Bêtes Marines (Ils disent Beast-Sealer) en juin, je vais être balayé par la seconde vague, toujours la plus forte. Ils les appellent les SS (Sorties de Septembre). Dans quel Monde impitoyable m’as-tu fait naître Mallock ? Comment, c’est une répétition ? La belle affaire. C’est une figure de style comme une autre.
Comme tous les autres livres le font, pour me rassurer, de temps en temps, je m’ouvre et je lis quelques phrases au hasard, comme pour me prendre en faute. Essayez peut-être de comprendre le désamour dans lequel je me sens :
« En ce lieu, aujourd’hui, Tom lui parla de nuages cannibales, de la danse des âmes indécises et de la nostalgie des arbres. Amédée l’écouta sans l’interrompre. Lorsque le moment fut venu de se quitter, il lui caressa le front et lui murmura : Ne bouge pas d’ici, papa revient ! »
Et merde, c’est pas d’la merde, comme dirait machin-chauve. Non ?
Pour rire, je me suis glissé dans le dernier Levy. Et, sans rire, si j’avais eu une vessie, je me serais pissé dessus. Je n’ai pas trop envie d’en parler à mon auteur, mais ça m’inquiètes. Si les gens qui passent sont capables d’acheter un truc pareil, on est mal barré. Ce grand couillon de Mallock n’a pas tout compris. Moi, je sais. Ce qu’il faut mettre dans son prochain roman, vous savez ce que c’est ? Hein, de l’action ? Mais non, dans le Massacre des Innocents, il y en a plein. Du style ? Surtout pas, c’est déjà trop bien torché. Non, vous n’y êtes pas. S’il veut vendre, il doit impérativement introduire de la… Vous ne devinez pas. C’est le grand secret aujourd’hui, mais je n’ose pas lui en parler. Approchez-vous, je préfère murmurer, il n’est jamais bien loin. Ce qu’il doit ajouter dans ces Chroniques Barbares, c’est un peu de médiocrité !!!
Chuuuuut. Moi, j’ai rien dit !
Suite de DERRIÈRE LA VITRINE ici même…