• 13 • Vendredi 31 décembre, après-midi. Dehors, au soleil, le froid était supportable, même quand on ne portait, comme Mallock, qu’une simple veste. Il leva les yeux au ciel et décida de rejoindre son bureau à pied. Il avait besoin de marcher et, plus que ça, l’envie de faire éclater quelque chose en lui. Larmes ou colère, qu’importe. En traversant le marché aux fleurs, il se surprit à laisser enfin échapper un genre de sanglot. Bref et discret. Invisible aux yeux des autres, c’était comme un murmure intérieur, tremblement de muscle imperceptible, un trop plein de tristesse et de rage qui s’envole en l’air, sans larmes. Rien qu’une seule et unique contraction du corps, avec une crispation du bas du visage et un petit reniflement ridicule. Il regarda autour de lui pour vérifier que personne ne l’avait vu. Lorsqu’il se retrouva devant la préfecture, il était 14 h et bien que son esprit fût moins douloureux, il avait un besoin urgent d’alcool. Là-haut, le Fort était au repos. Putain de fêtes. En montant…