L’enfance de Mallock
Le dimanche de pâques lorsque toutes les cloches sonnaient, Mallock ouvrait ses fenêtres pour mieux les entendre. C’était le bruit de son enfance. Pas celle qu’il avait vécu avec ses parents, pas l’enfer, non, le paradis des années de lycée qu’il avait passées en Normandie, à St Aubin sur Mer avec son oncle. Aristote était un sage qui lui répétait souvent : « On devrait faire passer un examen pour autoriser les gens à avoir des enfants. On le fait bien pour leur permettre de prendre le volant. » Puis il rajoutait infailliblement : « C’est aussi facile d’apprendre à conduire, que difficile de savoir se conduire avec des enfants » et il terminait par l’éternelle blague : « d’où la famille de décapotable qui jouent dans mon garage». Aristide Mallock possédait une collection de voitures anciennes. Parmi elles, la Jaguar qu’Amédée continuait à conduire encore aujourd’hui. Seul héritier, il s’était retrouvé devant un dilemme : que faire de la collection d’Aristote ? Pendant quelques années, il avait tout gardé : les 12 voitures et la villa de St Aubin. Un jour, il avait fallu…