Episode 1 de » Derrière la vitrine »
On parle souvent de la peur devant la page blanche. L’ayant si souvent affrontée, moi, Mallock, je dis : même pas peur ! Tout au contraire, j’ai une envie dévorante d’elle, sa virginité à déflorer avec des mots pénétrants. Des phrases qui tachent et l’embrassent. On parle souvent de la peur de l’éditeur. Pas de sa peur à lui, celle de l’écrivain qui est terrorisé à l’idée de ne jamais en trouver un. Les envois désespérés par la poste, les lettres types qui répondent à sa place. Comme tous, j’ai un peu connu ce désarroi, mais j’ai eu beaucoup de chances aussi et nombre d’entre eux ont proposé de m’accueillir chez eux. Et puis, il y a eu le SEUIL, la « légion d’honneur de l’écrivain » même si elle s’est avérée être… en chocolat. Mais l’on parle moins souvent de la peur de la vitrine. Celle-là, ce n’est pas l’auteur qui la ressent, c’est le livre lui-même. Arrivé tout frais pressé, tout fier dans ses habits de lumière, le voilà qui attend au fond de sa boîte…